Le retour en force des investisseurs multilogements
Après deux ans d’accalmie dans le marché de l’investissement multirésidentiel, les investisseurs sont de retour en force depuis la fin de l’été. Il n’est pas rare de voir plusieurs promesses d’achat sur un même projet ou immeuble mis en vente. La rareté des immeubles à revenus ne fait qu’accentuer la situation.
Évidemment, avec la baisse du taux directeur par la Banque du Canada et par le fait même des taux d’intérêt, cela a eu un impact direct sur le financement des projets immobiliers, notamment en ce qui concerne les immeubles à revenus.
Par exemple, sur l’Île de Montréal, on note une augmentation de 39 % des transactions si l’on compare septembre 2023 et septembre 2024. Dans la région de l’Estrie, c’est 42 %.
Au Québec, si l’on compare le coût par logement en septembre 2023 et en 2024, pour les 12 à 49 logements, on note une augmentation de 10 %, et 8 % pour les 5 à 11 logements.
En étant au cœur du marché depuis plusieurs années, je suis à même de prendre le poul des vendeurs et des acquéreurs. Sans surprise, mes clients vendeurs sont moins flexibles avec les prix de vente depuis la baisse des taux d’intérêt. Le marché est à leur avantage car dès la mise en vente d’un immeuble, nous recevons des promesses d’achat en moins de 24 heures.
Quand est-il plus avantageux d’investir?
Est-il préférable d’acquérir un immeuble lorsque les taux d’intérêt sont à la baisse et que les investisseurs compétitionnent sur le marché ou lorsque les taux sont plus élevés et les vendeurs doivent chercher plus longuement un acheteur et sont disposés à discuter? Cela dépend des points de vue. Personnellement, j’ai fait une acquisition il y a deux ans, en pleine accalmie et j’ai pu négocier davantage le prix de vente et les conditions. Le vendeur était beaucoup plus ouvert à discuter. À l’opposé, lorsque le marché est actif, les vendeurs sont beaucoup plus exigeants et sélectifs.
Demande soutenue de logements locatifs
La demande pour des logements locatifs reste forte dans les grandes villes comme Montréal, Québec, Longueuil, Sherbrooke, etc. Plusieurs facteurs contribuent à cette dynamique. Le Québec continue de recevoir un nombre important de nouveaux immigrants, ce qui augmente la demande pour des logements.
La reprise des déplacements professionnels et la flexibilité du télétravail ont créé un environnement où de nombreux travailleurs cherchent des logements dans des régions urbaines, mais aussi suburbaines.
Le marché immobilier pour les acheteurs est encore tendu, avec des prix toujours relativement élevés dans certaines régions, ce qui pousse de nombreux québécois à se tourner vers la location.
Prix des immeubles à revenus
Les prix des immeubles à revenus, bien qu’en léger recul depuis leur apogée en 2022, restent relativement élevés, surtout dans les grandes agglomérations. Cela est dû à la demande continue pour des actifs immobiliers générant des revenus stables. Par ailleurs, les coûts de construction encore élevés rendaient difficile la réalisation de nouveaux projets de construction d’immeubles locatifs.
Prévisions 2025
Si la tendance se maintient et que les taux d’intérêt continuent de baisser, les prix des immeubles à revenus pourraient encore être soutenus par une demande constante et par la rareté de l’inventaire. À Ottawa, le directeur parlementaire du budget s’attend à ce que la Banque du Canada réduise son taux directeur jusqu’à ce qu’il atteigne son « niveau neutre » de 2,75 % au deuxième trimestre de 2025.
L’intérêt des grands investisseurs institutionnels dans le secteur immobilier pourrait continuer de croître, ce qui pourrait avoir un impact sur la compétitivité du marché et faire augmenter les prix dans certaines régions.
Nous anticipons un marché immobilier multirésidentiel 2025 très actif. On pourrait voir une intensification de la surenchère en raison de la concurrence accrue entre investisseurs, de la demande locative forte, de l’évolution des taux d’intérêt, et de la réglementation locale ou nationale. Les investisseurs devront être vigilants et prêts à adapter leurs stratégies en fonction de l’évolution du marché et des facteurs économiques qui façonnent ce secteur.
Je vous confirme que dans ma pratique, depuis le début de l’automne 2024, j’ai rarement vu un marché aussi vigoureux et quelque chose me dit qu’en 2025, il le sera davantage. Le mot vacances sera chose du passé, du moins pour un bon moment. Le marché est énergisant et on sent de l’espoir chez les investisseurs.
Bonnes acquisitions!
par Fanny Rooseboom
Vice-présidente exécutive
PMML