Le comité membership de CREW M a le plaisir de vous présenter l’entrevue avec Valérie DesRoches, coach en gestion et leadership. |
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Q | Vous avez occupé des postes de direction dans le secteur de l’immobilier au cours de votre carrière et vous êtes maintenant coach en gestion et leadership pour les femmes en affaires. Quel a été le déclencheur; ce qui vous a amenée à vous lancer en coaching? |
R |
C’est un problème de santé qui m’a amenée à réfléchir sur ce qui me fait vibrer dans la vie. J’ai toujours aimé les postes que j’ai occupés et je me sentais sur mon X en tant que vice-présidente, Opérations en gestion immobilière, mais j’ai réalisé que ce qui m’interpelle le plus, c’est de faire en sorte que les gens se réalisent dans leur carrière. On m’a souvent dit que j’avais un don pour voir le potentiel chez les gens. Le coaching, c’est arrivé parce que j’ai des amis qui m’en ont parlé et qui m’ont dit que je serais bonne là-dedans, mais je ne connaissais pas ça, le coaching professionnel. La formation m’a appris un processus, mais les notions je les connaissais naturellement. J’ai réalisé que je faisais du coaching depuis longtemps, sans vraiment le savoir. Ça fait maintenant un an que j’ai lancé mon entreprise. |
Q | Le coaching professionnel, qu’est-ce que c’est? |
R |
Un coach, ça ne donne pas de conseils. Tout est dans l’écoute, l’observation et les interventions qui permettent de faire émerger des solutions par le coaché. Le coach peut donner de la rétroaction, fait émerger des moyens et des actions à prendre pour répondre à des situations spécifiques; il permet d’arriver plus rapidement aux objectifs. Le coaché lui, est responsable de faire ce qu’il faut pour obtenir le résultat qu’il souhaite atteindre. |
Q | De manière générale, quels sont les enjeux rencontrés par les femmes que vous coachez? |
R |
Elles souhaitent relever des défis auxquels elles font face, réaliser des objectifs ambitieux qu’elles veulent atteindre ou encore mieux saisir les occasions. De façon plus concrète, ça peut être pour accéder à un nouveau rôle ou faciliter l’intégration dans une nouvelle organisation, pour devenir un leader plus stratégique et influent ou pour avoir plus d’impact dans l’organisation. Ça peut aussi être pour adresser des enjeux comme le syndrome de l’imposteur ou pour acquérir une nouvelle habileté, comme la politique. Aussi, de manière générale, plus on monte dans la hiérarchie, moins on a de personnes avec qui partager ce qu’on vit. Ça pousse parfois les gens à avoir recours à un.e coach pour agir comme un sounding board, pour prendre du recul et mieux avancer. |
Q | Remarquez-vous une évolution des défis auxquels font face les femmes dans le milieu du travail, par rapport à ceux auxquels vous faisiez face lorsque vous occupiez des postes de direction? |
R |
On a fait des pas de géant depuis que je suis entrée dans le monde du travail au niveau du harcèlement sexuel et psychologique. Bien qu’il y ait encore des situations malheureuses, ce sont des cas d’exception. Toutefois, il ne faut pas nier le fait que ça existe encore. Dernièrement, on m’a fait part de situations où des femmes ont quitté leur emploi parce qu’elles ne se sentaient pas accueillies ou en sécurité. J’ai même appris récemment qu’il y avait encore des viols sur les chantiers de construction. C’est choquant de voir que ça existe encore. Les femmes rencontrent aussi des enjeux par rapport à l’influence qu’elles ont dans leur milieu ou encore dans la conciliation travail-famille. Il ne faut pas penser que tout est gagné, mais continuer à se soutenir pour favoriser l’avancement des femmes et nous mener vers la parité dans les rôles de haute direction. |
Q | Avec votre expérience, quel est le conseil que vous auriez aimé recevoir lorsque vous occupiez des postes de direction? |
R |
Le plus grand conseil aurait été de prendre du recul pour mieux prendre soin de moi. Peu importe ce qu’on fait, notre actif #1, c’est nous-même. Quand on est jeune, on pense qu’on est sans limites, mais notre corps, c’est comme une batterie et quand elle est vide, c’est beaucoup plus long à la recharger. Le sommeil, l’alimentation, la relaxation et l’exercice physique sont importants pour être à notre niveau optimal. On vante l’exercice physique, mais on sous-estime la relaxation. Seulement 10 minutes de méditation quotidienne, ça fait une grosse différence sur la performance. Il y a une connotation que relaxer c’est une perte de temps. Au contraire, il faut relaxer pour mieux continuer. Et la respiration par cohérence cardiaque est extraordinaire pour se recentrer. |
Q | Depuis combien de temps êtes-vous membre de CREW M et quel est l’apport de cette organisation dans votre vie professionnelle? |
R |
Je dirais quasiment depuis les débuts! Quand j’ai adhéré à CREW M, j’étais moi-même sceptique à savoir si on avait besoin de créer une organisation pour les femmes en immobilier. Cependant, j’ai toujours été très active et je participe à de nombreux événements. J’ai rencontré des personnes extraordinaires dans CREW M. Mais la meilleure façon de maximiser son adhésion, c’est de s’impliquer dans un comité. Je suis dans le comité de planification stratégique et suis l’agente de liaison avec le comité financement. Plus récemment, je suis devenue mentore, car des personnes extraordinaires ont influencé ma carrière et j’ai envie de redonner à mon tour. |