Force est de constater qu’avec un taux de chômage au Québec à 4,1 % le mois dernier, les entreprises ne seront pas au bout de leurs peines en ce qui a trait aux difficultés de recrutement. Certes, l’attraction de talents devient de plus en plus au centre des préoccupations de nombreuses entreprises, mais elle amène aussi une grande réflexion concernant la rétention des employés. Ces deux concepts étant indissociables à cette époque où l’on fait face à une pénurie de main-d’œuvre, il est primordial pour les entreprises de se positionner sur le marché par une culture d’entreprise basée sur des valeurs actuelles dont la flexibilité.
La flexibilité, l’adaptation et l’ouverture sont plusieurs concepts auxquels il faut penser en ce qui concerne le recrutement de nos jours. La flexibilité peut prendre plusieurs sens. Depuis la pandémie, les employés ont un besoin criant d’horaires flexibles et de possibilités de télétravail. La notion d’équilibre travail-vie personnelle s’est fortement imposée. C’est dorénavant le premier point abordé par les candidats que nous approchons en chasse de têtes, mais aussi un élément de rétention. Selon une enquête réalisée par Ernst & Young Global Limited, 54 % des répondants ont mentionné qu’ils n’hésiteraient pas à quitter leur emploi si les conditions de travail flexibles ne devenaient pas partie intégrante de la culture d’entreprise suite à la pandémie. Toujours selon cette enquête, 93 % des répondants affirmaient qu’ils garderaient probablement leur emploi pour au moins la prochaine année s’ils conservaient de la liberté quant à l’endroit où ils offrent leur prestation de travail, ainsi que leur horaire.
Outre la nécessité de s’adapter quant aux horaires et au travail à distance, le manque de main-d’œuvre amène aussi les entreprises à adapter leurs critères d’embauche. Dans le contexte actuel, les organisations doivent aussi être flexibles en s’ouvrant à des profils atypiques. On va miser sur le savoir-être et la personnalité, d’abord et avant tout. Le savoir et le savoir-faire garderont toujours une certaine importance, mais choisir une personne qui partage les valeurs de l’organisation permet avant tout d’avoir accès à plus de profils et démontre aux gens qu’ils peuvent grandir dans l’organisation. Le développement de carrière étant important pour une majorité, alors embaucher des gens qui possèdent des valeurs partagées avec l’organisation leur donnera assurément envie d’évoluer et de contribuer au succès de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Il ne faut pas négliger les compétences transférables.
En conclusion, devant le marché de l’emploi qui est en faveur des candidats, force est de s’adapter, de faire preuve d’ouverture et de flexibilité pour attirer et retenir les talents. On assiste à une transformation du marché de l’emploi et différentes pratiques peuvent être mises en place pour attirer des talents. Certains vont miser sur l’image de marque, la notoriété et la réputation de leur entreprise, mais à la vue du manque de main-d’œuvre, ce n’est malheureusement pas toujours suffisant.
par Isabelle Hotte, CRHA |